vendredi, février 24, 2006

A la recherche du nouveau collagiste

"Autant redouté qu'estimé, notre jury provoque des réactions hystériques". C'est ainsi que commençait cet horrible cauchemar, avec la voix off d'un commentateur qui rappellait celle de Benjamin Castaldi. La file d'attente en frisonnait déjà. Pierre-Paul Barot, le directeur du musée du collage, leur faisait très peur, car certains l'avaient trouvé très corrosif vis à vis des candidats du concours de l'année dernière.
Le rève reprend. Attention, le premier candidat va se lancer dans l'arène.
Ah, certes, son collage a du tempérament, mais derrière il n'y a rien, pas de technique. Comment dire, l'interprétation n'est pas juste, c'est assez vulgaire tous ces bouts de papiers trop colorés. La sanction tombe : "La porte, c'est de ce côté".
L'animateur chargé de recevoir les candidats y va de son speech dans la salle d'attente ; les motive, les insulte même un peu, leur dit l'immense déception du jury. Pas de sortie de secours, maintenant chaque candidat collagiste va devoir sortir la bête qui est en lui ! Oui, oui, "la bête", c'est bien le mot qui a été employé.
"Bien, qu'allez-vous coller? demande Pierre-Paul Barot à la nouvelle qui se présente.
"La chaise cannée, de Picasso", répond-elle.
Elle y met tout son coeur, la candidate, mais c'est un flop.
"Vous n'avez aucune personnalité ! Vous n'avez pas réussi à vous approprier cette oeuvre et à la faire vôtre..."
Ca continue de défiler. En masse. Comme cet autre, là, qui dit : "Parfois j'ai des trous, pardonnez-moi ces blancs sur la toile". Il a raté son interprétation de Claude Pélieu. Il voulait faire original pour se démarquer, il sort en larmes.
Il faut dire que parmi les candidats, on s'amuse plus qu'on ne se concentre. Ils passent leur temps à téléphoner ou à faire les zouaves... Qu'ils ne s'étonnent pas du retour de bâton!
"Cette année, l'exigence du jury est encore plus grande", reprend la voix du commentateur.
"Vous ne serez jamais collagiste", entend-on dans la salle de collage comme une confirmation.
Il est sorti furieux, celui-là, de la salle des tortures. Et bizarrement, il s'est dirigé vers un poste de télévision, a appuyé sur le bouton d'arrêt et le cauchemar s'est arrêté. D'un coup. On n'y peut rien, c'est souvent comme ça les rêves. Aucune explication. Mais le plus curieux, véritablement, c'est qu'au réveil, le chat, MON chat, se baladait avec un tube de colle dans la gueule ! La coïncidence, la correspondance, le lien, le rappel - appelez cela comme vous voulez - laisse impuissant. La raison s'étonne, s'angoisse, a beau s'interroger, ne trouve pas de réponse. Ce qui m'amène à vous demander - malgré la honte que j'en ressens - si vous l'avez aperçu dans la salle d'attente... Je parle du chat, bien sûr. Et je vous prie d'envoyer un mail à : Alarecherchedunouveaucollagiste@hotmail.fr

"Mais, toi, Pierre-Paul, tu es sûr de ne pas l'avoir vu ?"
"Oh, moi, tu sais, chat ou pas, si c'est du beau collage..."

lundi, février 20, 2006

PETITE HISTOIRE DU SCRAPBOOKING

L'histoire nous révèle que de nombreuses personnalités, hommes et femmes, se sont intéressées au scrapbooking - l'art de personnaliser et d'embellir les photographies. A commencer, au 19 ième siècle, par la Reine Victoria qui a pu profiter du développement de l’art photographique pendant son règne. Thomas Jefferson était aussi un fervent scrapeur. La découverte fin 1999 en Virginie, à l’Alderman Library, de quatre scrapbooks personnels du président américain nous l’apprend. Enveloppes faites à la main, collages de poèmes, notes scientifiques ou d’ordre politique ont surpris les chercheurs qui ont pu approfondir ainsi la personnalité de l’homme d’état. Sait-on davantage que l’auteur de Tom Sawyer, Mark Twain, emportait partout avec lui ses carnets qu’il remplissait de souvenirs, d’images et d’articles parlant de ses livres ? Sa passion était telle que chacun de ses dimanches était uniquement consacré au scrap et qu’il imagina même un album “prêt à coller” qu’il commercialisa ! En 1901, on pouvait trouver jusqu’à 57 types d’albums de son crû ! Plus près de nous, Andy Warhol a décrit et illustré sa vie au travers de 42 scrapbooks, pas moins, et remplit plus de 600 boîtes - les fameuses Time Capsules - de toutes sortes d’objets et documents : de simples magazines, dessins, photographies et paquets de cigarettes jusqu’ aux plus inattendues chaussures de Clark Gable !
Bref, ne regardez plus jamais une scrapbookeuse ou un scrapbookeur comme avant ! Et si le sujet vous intéresse, retrouvez en kiosque le magazine ScrapBook inspirations (édition Future France) numéro 2 dès le 27 février.